La Saison 1928 / 1929

Le 1er match de l’histoire du FC Sochaux a lieu le 02/09/1928 à Sochaux : victoire, en amical, 3 à 0 contre l’équipe 2 de l’AS Valentigney.

Les matchs à domicile ont lieu à Sochaux, à proximité des usines, au stade «Peugeot-carrosserie » situé derrière les écoles communales, entrée côté cafés Haas et Ablitzer.

Sans grands moyens financiers, le FC Sochaux démarre son histoire officielle le 09 Septembre 1928 à Sochaux, en bas de l’échelle, en deuxième série du District du Pays de Montbéliard.

Le match se solde par une victoire écrasante 13 à 1 contre l’E.S Vandoncourt.

Outre le FC Sochaux, la division comprend 8 équipes: C.S L’Isle sur le Doubs, E.S Nouvelles cités Montbéliard, E.S Vandoncourt, A.S Offemont, A.S Villars sous Dampjoux, E.S Exincourt, U.S Sous Roches Audincourt, S.C Belfort.

Le calendrier est le suivant:

4 équipes déclareront forfait général au cours de la saison: C.S L’Isle sur le Doubs, E.S Nouvelles Cités Montbéliard, S.C Belfort et E.S Vandoncourt.

Le FC Sochaux terminera 1er avec 48 points.

(barème de l’époque: Victoire 3 points Nul 2 points Défaite 1 point)

Sur les 16 victoires, la plupart par de larges scores, 7 seront acquises par forfait, soit près de la moitié.

Le 18 Novembre 1928 Etoile Sportive Montbéliard Vs FC Sochaux

Le 25 Novembre 1928 FC Sochaux Vs Club Sportif L’Isle

Le 16 Décembre 1928 E.S Vandoncourt Vs FC Sochaux

Le 03 Février 1929 Sporting Club Belfort Vs FC Sochaux

Le 10 Février 1929 FC Sochaux Vs A.S Villars sous Dampjoux

Le 24 Février 1929 FC Sochaux Vs Etoile Sportive Montbéliard

Le 10 Mars 1929 Club Sportif L’Isle Vs FC Sochaux

Pour autant, l’accession n’est pas acquise. Il faut pour cela remporter un barrage aller et retour contre le dernier de promotion du District du Pays de Montbéliard, la Denfert Danjoutin. C’est chose faite, sans jouer, après que cette dernière soit déclarée forfait.

Composition de l’équipe type : Fleury ; Didey, Lagarde ; Croissant, Bregnard, Varéchon ; Ferrand, Haas, Van Pratt, Bailly, Besançon.

1ère équipe du FC Sochaux saison 1928 1929
FC Sochaux saison 1928 1929

La triplette d’attaque Bailly, Haas, Van Pratt aura grandement contribué aux performances de l’équipe.

Dans les nombreux litiges ou réclamations qui ont émaillé la saison, le FC Sochaux n’a jamais été cité.

Ecuson Fcs(1)

En parallèle du championnat, le FCS est engagé dans la Coupe du président de district ou Challenge de Turckheim, épreuve à handicap suivant la division dans laquelle évolue le club.

• Le 11 Novembre 1928 à Montecheroux défaite
     (qualification grâce au handicap de 2 buts)
• Le 02 Décembre 1928 à Sochaux, Sochaux 3 à 3 face à Dampierre
               (qualification grâce au handicap de 2 buts)
• Le 20 Janvier 1929 forfait SC Belfort
• Le 1er Avril 1929 ¼ finale forfait ES Beaulieu
Le 28 Avril 1929 ½ finale forfait AS Montbéliard pour motif extra sportif
• Le 12 Mai 1929 à Audincourt, victoire 6 à 2 face à l’US Bavans en finale (Buts: Van Pratt, Ferrand)

Le challenge Maurice de Turckheim est donc le 1er trophée remporté par le club. Le FC Sochaux ne participa pas à la Coupe de France cette 1ère saison.

Liste des 16 joueurs répertoriés ayant participé à cette première saison:

Bailly Maurice
Besançon Georges
Bregnard
Croissant Henri
Croissant Roger
Didey
Ferrand Georges René
Fleury

Grosrenaud Alfred
Haas
Jeanperrin Raymond
Lagarde
Litzler Xavier
Van Pratt (Praet) Léon
Varéchon
Vernay André

Ecuson Fcs(1)

En 1928, l’industrie de l’automobile était relativement jeune et la marque PEUGEOT (fabricant de moulins à café à l’origine) manquait clairement de notoriété. Lors du salon de l’auto de Paris  d’Octobre 1928 qui eut lieu au Grand Salon sur les Champs Elysées,  Jean-Pierre PEUGEOT, fraichement nommé administrateur-directeur des Automobiles Peugeot par son père Robert , constata une rude concurrence, notamment de la part de Citroen qui investissait massivement dans le secteur automobile.

A cette époque, la maison PEUGEOT apporte déjà une aide matérielle et humaine à 5 clubs du Pays de Montbéliard où étaient implantées ses usines: l’AS Valentigney (finaliste de la Coupe de France 1926), l’AS Audincourt, l’ES Beaulieu Mandeure, l’AS Hérimoncourt et l’US Pont de Roide.

Sur une idée de Samuel Wyler, son directeur commercial Suisse, Jean-Pierre Peugeot, industriel avisé, confie à un de ses proches collaborateurs,  Roger Dargein, un audit visant à déterminer si un club de football de grand standing pouvait être un vecteur de publicité important et viable pour la marque.

Ayant reçu une réponse positive, J.P Peugeot, au sortir d’un match de février 1929,  propose à Maurice Bailly sa collaboration pour faire du FC Sochaux un très grand club en y recrutant les meilleurs joueurs de France et de l’étranger. Le FCS serait, pour ce faire, doté d’une importante subvention du Comité d’Etablissement de la SA PEUGEOT. Après 8 jours de réflexion, le board du FC Sochaux, avec Louis Maillard-Salin à sa tête, accepte la proposition.

J.P Peugeot intègre alors le club en qualité de président d’honneur et s’investit totalement en nommant à la gestion Samuel Wyler, sportivement ancien joueur et grand dirigeant de l’AS Valentigney, et Roger Dargein, sportivement ancien capitaine de la VGAM Bordeaux, au poste de secrétaire général. On prête également à Roger Dargein un rôle de directeur sportif mais les différents comptes rendus des instances de l’époque, confirmés dans la bibliographie d’Etienne Mattler,  font état d’un certain M Bourgeois à ce poste. Louis Maillard-Salin, un des créateurs du club, demeure le président.

De par ses connaissances Parisiennes (il vivait à Paris 3 bonnes semaines par mois), Jean-Pierre Peugeot réussit à organiser le 26 Mai 1929, en baisser de rideau de la finale du championnat de France féminin, un match amical Porte dorée à Paris, au coquet stade du PUC. Renforcé par les récentes arrivées de Lowi, Boros et Lehmann du Club Français, le FC Sochaux bat 3 à 2 Dunlop Sports (Buts: Boros 2, Bailly), multiple champion de France corporatif.

Le FC Sochaux évoluait sous la composition suivante :

Lowi; Didey, Lagarde ; Lehmann, Bregnard, Varéchon ; Ferrand, Boros, Van Pratt, Bailly, Besançon.

F.C. de Sochaux bat Dunlop-Sport par trois buts à deux

Le F.C. de Sochaux s’est rendu dimanche à Paris pour rencontrer l’équipe de Dunlop-Sport. Contrairement à tous les pronostics et confirmant sa valeur naissante, elle termina sa saison en remportant sa belle victoire sur l’équipe de champion de France et de Paris corporatif.

La réunion organisée à cette occasion par la maison Dunlop avait attirée un nombreux public sur le coquet stade du P.U.C. à la porte Dorée. MM. Jean Pierre Peugeot et Petavy présidaient.

En lever de rideau eut lieu la finale du Championnat de France Féminin qui fut remportée par Fémina Sport battant l’équipe de Dunlop par trois buts à zéro, résultat acquis après prolongations.

Elle nous permit d’admirer les «< As >> du Foot-ball féminin où se distinguaient particulièrement Mlles Bracquemond, avant centre, Pomiès, demi-centre, Rigaud, avant centre, Despau, inter-gauche de Dunlop.

Après la présentation des équipes de Sochaux et de Dunlop à MM. Jean Pierre Peugeot et Petavy, le coup d’envoi est immédiatement donné par Dunlop. L’équipe de Dunlop est renforcée par Parkes, le fameux arrière du Club Français et celle de Sochaux par la présence de trois nouveaux joueurs ayant signé leur admission au F.C. Sochaux, Lowy, gardien de but, le demi gauche Lehmann et l’inter-droit Boros.

Le début de la rencontre vit une supériorité technique de l’équipe de Dunlop, particulièrement de la ligne d’avants où brille Cordon, l’ex-international du Red-Star, si bien qu’à la huitième, il marque de près le premier but pour Dunlop.

Sochaux s’organise et résiste mieux aux attaques de ses adversaires, la ligne d’avants bien servie par la ligne de demis. Lehmann, Bregnard, Varéchon, combine bien et si bien qu’à la vingtième minute Boros égalise d’un superbe shoot en coin sous les applaudissements de l’assistance. Quelques minutes après, Bailly marque un deuxième but et la mi-temps survient sur le score de deux buts à un.

A la reprise, Dunlop qui joue maintenant avec le vent domine à nouveau et veut marquer, mais le gardien Lowy arrête tout et soulève les applaudissements de l’assistance. Il ne peut cependant empêcher Oberle l’extrême gauche de Dunlop, qui s’est rabattu, de marquer de très près le but égalisateur.

Cependant, quelques minutes avant la fin, Boros, par un bel effort personnel, marque le but vainqueur.

Chez les vainqueurs, toute l’équipe est à féliciter pour son cran et sa volonté de vaincre. Lowy fit une partie extraordinaire et, par ses arrêts, gagna le match. Boros, Lehmann, Bailly, Bregnard, et Varechon se mirent fréquemment en relief et ne furent pas du tout dépaysés par le jeu scientifique de Dunlop.

A Dunlop, la défense n’eut rien à se reprocher et la ligne d’avants bien emmenée par Parkes et Cordon nous fit assister à de bien belles phases de jeu. La ligne de demis par contre fut inférieure à celle de Sochaux.

Bon arbitrage de Monsieur Rabillat, de la Ligue Parisienne de Football.

Après le match, une réception toute amicale réunissait les deux équipes et les dirigeants des deux clubs, et des paroles aimables furent échangées entre les représentants des deux sociétés amies, un match revanche fut envisagé pour la saison prochaine sur le stade de Sochaux. En résumé, cette rencontre clôture dignement la saison du F.C. Sochaux el permet de gros espoirs pour l’avenir.

Cet essai lui paraissant concluant, « Monsieur Jean-Pierre » impulsera, dès Juin 1929, une réorganisation complète du Football Club de Sochaux. La politique du club sera désormais axée sur le vedettariat.

Ecuson Fcs(1)