
Guido PRETTO
L’éternel remplaçant
Guido Costantin PRETTO, né Italien à Soave le 25 Février 1913, arrive très jeune en France. Ses parents s’installent dans le Nord Est de la France qui est en recherche de main d’oeuvre.
Le journal de Lunéville
14 Juin 1931
Contrôlant les papiers des ouvriers étrangers de l’entreprise Drouard, les gendarmes ont verbalisé contre les nommés Pretto Guido et Buso Antonia, le premier pour défaut de visa à sa carte d’identité et le deuxième, pour défaut d’extrait d’immatriculation.
Gardien de but, il joue à Sedan-Torcy depuis 1931 vant d’arriver au FC Sochaux Montbéliard en Novembre 1933.
Eternel remplaçant de Klarès, Wagner puis Di Lorto, il ne disputera que 15 matchs officiels avec l’équipe première lors de ses 5 saisons passées au FCSM mais sera essentiel dans la bonne tenue de l’équipe 2 et dans les matchs amicaux et de propagande .
Equipier modèle, il aura son moment de gloire le 1er Avril 1934, lors d’un match à Cannes, en crevant le ballon avec son postérieur.
L’éclair Comtois
03 Avril 1934
Le seul fait notable se passa au moment où, ses filets étant en danger, le goal Franc-Comtois PRETTO plongea prestement sur la balle. Mais il s’y prit si bien qu’il chut et que son séant creva le ballon. On ne fait pas mieux au music-hall.
Durant ce match, il arrêtera aussi un pénalty.
Après la déroute du Tournoi de l’Exposition 1937, il garde les buts du FC Sochaux Montbéliard, le 13 Juin à Lyon, face à la Juventus de Turin (2-2). Il est également de la défaite, une semaine plus tard, à Alger face au RUA.
Champion de France 1938, il quitte le club pour l’US Boulogne.
Naturalisé Français en Février 1935 , il est enrôlé dans l’armée Française en 1939 lors du déclenchement de la 2ème guerre mondiale. En mai 1941, il est fait prisonnier et interné au Stalag XVII A à Kaisersteinbruch (Autriche).
Libéré, il jouera à Besançon puis à Troyes.
Il débute la saison 1943/1944 dans l’effectif de l’Equipe Fédérale de Grenoble Dauphiné mais Coulon, alité pour longtemps, et Papas, trop occupé par la gestion de sa pharmacie pour effectuer les déplacements, Paul WARTEL fait appel à lui, fin Novembre 1943, pour garder les buts de l’Equipe Fédérale de Nancy.
Avec sa nouvelle équipe, Pretto dispute 4 matchs de championnat et participe à la victoire finale en Coupe de France en jouant 1 rencontre.
En Juin 1944, il sera de nouveau déporté mais, cette fois, au terrible camp de Dachau d’où il ne sera libéré qu’en Juin 1945. Fortement marqué psychologiquement, il ne se remettra jamais de ce séjour forcé.
France Soir
Juin 1945
PRETTO est de retour
Pretto, ex-gardien de but de Sochaux, est rentré du camp de Dachau où il avait été déporté le 13 Juin 1944.
Pretto nous a dit, ce matin : « J’ai beaucoup souffert là-bas. Sur 13.000 Français, 2.000 seulement en sont sortis vivants. Si j’ai résisté, je le dois en grande partie au sport. Mon coffre a tenu le choc.
A son retour en France, il entraînera le SC Trieux mais connaîtra de multiples déboires. Parti s’installer à Freyming, à la frontière Allemande, il y mourra en Février 1948 dans un grand dénuement. Il n’avait que 35 ans.
Guido PRETTO restera le 1er Italien (et un des deux seuls avec Enrico Alberto, autre gardien de but) à avoir porté le maillot du FC Sochaux Montbéliard.