Après un début de saison laborieux avec une 1ère victoire en Journée 5, le FC Sochaux Montbéliard a bien redressé la barre et réalise, avec une moyenne d’âge de 24 ans, un championnat de Division 1 très intéressant.
Le FCSM reste sur une victoire sur le leader Reims et un succès à Montpellier. Il pointe à la 4ème place avant de se rendre ce 19 Avril 1953 au Vélodrome pour cette Journée 30, y défier l’Olympique de Marseille, 6ème au classement. Pour ce match, Reignier et Biancheri font leurs rentrées aux places de Bravo et Bruat.
Marseille, de son côté, a battu le leader Reims lors de son dernier match à domicile. Mesas, toujours blessé, sera absent mais Lanfranchi effectue son retour. L’OM est invaincu sur son terrain, n’ayant lâché que 2 points.

Le 19 Avril 1953, les 2 équipes se présentent au Stade Vélodrome dans les compositions suivantes:
Olympique de Marseille: Parmentier, Poncet, Gransard, Johansson, Salem, Nocentini, Scotti, Lanfranchi, Rusticelli, Dard, Andersson, Moreel. Entr. : Roessler.
FC Sochaux Montbéliard: Fragassi, Janczewski, J. Tellechéa, Bernadet, R. Tellechéa, Marcel, Biancheri, Muro, Gardien, Salzborn, Reignier. Entr. : Dormois.
L’Olympique de Marseille joue en maillot bleu et le FC Sochaux Montbéliard en maillot jaune.
Le match débute à 14H30.

Le Match
L’équipe
20 Avril 1953
MARSEILLE. — Temps orageux et vent soufflant dans le sens du terrain en première mi-temps, nul en deuxième. Terrain sec mais en bon état
Le palmarès de l’O.M. n’est plus vierge de défaites à domicile. C’est au F.C. Sochaux que revient cet exploit. Les Doubistes, d’ailleurs, n’ont pas fait de demi-mesure, ou s’ils en ont fait une celle de la douzaine ! Ce n’est plus une défaite, c’est un écrasement. Marseille a joué évidemment les 12 dernières minutes de la première mi-temps et toute la seconde sans son goal titulaire, sérieusement blessé (fracture ouverte de l’auriculaire de la main gauche) ; mais lorsque Jammes Poncet dut quitter le terrain après s’être blessé sur le montant de ses bois en voulant parer (vainement d’ailleurs) un tir de 35 mètres de Marcel, l’OM avait déjà encaissé 3 buts.
Scotti opéra dans les bols jusqu’à la pause, puis Rusticelli lui succéda et se comporta plus que honnêtement dans ses nouvelles fonctions. La victoire sochalienne donc ne souffre aucune discussion; elle a été le fait d’un « onze » qui domina son rival en vitesse et en technique.
Marseille pourtant avait fait jeu égal et même conduit quelques très dangereuses attaques vers Fragassi pendant le premier quart d’heure. L’ensemble local n’était pas brillant, certainement, mais non plus ridiculisé comme il le fut ensuite. Le glas sonna donc à la 15ème minute ; sur touche, Biancheri s’empara de la balle, mais Scotti, qui attendait le coup de sifflet de l’arbitre pour une faute à l’origine, n’intervint pas rapidement. Jean-Jacques Marcel, en position d’inter droit, s’avança et plus prompt loba Poncet avancé.
Ce but, résultat de l’opportunisme, eut un effet désastreux sur les Marseillais, qui, dès lors, accumulèrent les erreurs et les mauvais dégagements, et Biancheri, héritant d’une balle que Lanfranchi n’avait pu intercepter, se présenta seul et n’eut aucune peine à battre Poncet (29ème).
Très à l’aise, confectionnant un football . rapide, lié. agréable, Sochaux profita de la situation et Jean-Jacques Marcel décocha soudain de 35 mètres un bolide dans l’angle droit de Poncet, sur la parade duquel, nous l’avons dit, le goal se blessa.
Il n’y avait plus désormais qu’une équipe sur le terrain : celle de Sochaux, qui se permettait même de faire une démonstration, et Salzborn (38ème) obtenait un 4ème but en coin. Les 45 dernières minutes furent assez paradoxalement plus équilibrées. Rusticelli se fit applaudir pour quelques arrêts réussis; mieux même, sur contre-attaque de Nocentinl, Andersson, servi par Moreel, battait Fragassi de près (56ème).
On croyait un moment au miracle, mais la loi du nombre se faisait sentir et, après un arrêt difficile de Fragassi, sur tête Moreel (67ème) et un tir de Dard sur l’horizontale (74ème), Sochaux augmentait le score par deux nouveaux buts, réussis par Muro.
Les Marseillais, asphyxiés par la vitesse d’exécution des Sochaliens ont incontestablement très mal joué et, par voie de conséquence, plus grande est apparue la supériorité de Sochaux. Il n’empêche que les visiteurs ont tous été, ligne par ligne, homme par homme, plus ardents, plus rapides, plus efficaces.
Si l’on devait décerner des notes, chez les vainqueurs Jean Jacques Marcel, Salzborn, Brancheri, Raphaël Telléchéa et Muro viendraient en tête ; à Marseille seuls Andersson, en première mi-temps, Scotti et Rusticelli pour leur deuxième mi-temps, et enfin Dard pour sa volonté, ressortiraient de la médiocrité.

La feuille de Match
Stade Vélodrome
Recette : 3.923 930 Francs pour 15.678 entrées payantes
Arbitre: M. Lauga
Olympique de Marseille: Parmentier, Poncet, Gransard, Johansson, Salem, Nocentini, Scotti, Lanfranchi, Rusticelli, Dard, Andersson, Moreel. Entr. : Roessler.
FC Sochaux Montbéliard: Fragassi, Janczewski, J. Tellechéa, Bernadet, R. Tellechéa, Marcel, Biancheri, Muro, Gardien, Salzborn, Reignier. Entr. : Dormois.
But Olympique de Marseille: Andersson (58′)
Buts FC Sochaux Montbéliard: Marcel (15’ et 33’), Biancheri (29’), Salzborn (38’), Muro (76’ et 88’)

Considérations
Cette victoire du FC Sochaux-Montbéliard demeure, à ce jour, le plus large succès du club sur l’Olympique de Marseille, réalisé, de surcroit, sur son terrain fétiche. Un record qui n’est pas près d’être battu...
